mardi 28 décembre 2010

Découvrir le Ki avec deux exercices simples

Voici les exercices dont je vous ai parlé dans l'article de novembre et tiré des "Exercices initiatiques dans la psychothérapie" de Karlfried Graf Durckheim:




Vous voyez ici un exercice qui met en œuvre la puissance de la force Ki: vous formez une boucle avec le pouce et l'index. Une autre personne essaie d'écarter vos deux doigts. Si vous n'êtes pas ancré dans le Hara, l'autre réussira (a); si vous possédez le Hara, il lui sera impossible de vous faire écarter les doigts (b), et vous aurez l'impression qu'il force beaucoup moins que dans le premier cas. Une perception affinée peut permettre de sentir qu'il y a une différence non seulement dans l'intensité, mais aussi dans la qualité de la force appliquée.
Autre exercice destiné à faciliter la perception de la force Ki contenue dans le Hara: le bras tendu peut être plié par une autre personne quand on essaie de résister seulement avec sa volonté et non avec le Hara (c). Si l'on possède le Hara, on peut même résister avec le sourire et sans fatigue à l'assaut de l'adversaire, même en gardant le bras relativement souple.Photographies : Peter Heman, Bâle.


Outre le côté "vintage" des photos très typées 60's, il est nécessaire d'apporter des précisions aux explications de Karlfried Graf Durckheim qui n'indiquent pas de quelles manières s'ancrer dans le Hara. Il n'en demeure pas moins que cet exercice, et plus particulièrement celui des doigts en boucle, est une première expérience facile à réaliser pour découvrir cette force, appelée Ki. Il suffit pour le réaliser de trouver une personne prête à vous écarter les doigts ou à plier votre bras.

S'ancrer dans le Hara

S'ancrer dans le Hara peut s'obtenir en ayant une respiration diaphragmatique et en portant son attention sur le bas-ventre. Pour ceux qui ne maîtrisent pas cette pratique, je vous propose de regarder les exercices présentées dans la rubrique "Maîtriser son énergie par la respiration" et plus particulièrement l'exercice n°4, "Respirer par en-bas".

Une fois que votre esprit est ainsi centré, vous pouvez former une boucle avec votre pouce et votre index sans effort particulier et sans y porter une grande attention. Demandez alors à votre partenaire d'écarter vos doigts et restez concentré sur votre Hara. Lorsque l'exercice est correctement réalisé, il vous semble que votre partenaire ne force pas au maximum tant il est facile de garder les doigts en place malgré ses efforts. Aussi, il est utile ensuite de refaire l'exercice mais cette fois-ci en forçant de votre côté. Vous découvrirez alors avec étonnement que le partenaire n'a pas trop de difficultés pour ouvrir vos doigts quand bien même vous les fermez au maximum.
En dernier lieu, il est bon d'inverser les rôles afin de réaliser pleinement qu'il ne s'agit pas d'une supercherie mais bien d'une rencontre avec ce principe que l'on retrouve auprès des maîtres en arts martiaux: la force interne passe par le relâchement.

Aussi stupéfiante que soit cette expérience, il nous faut rester calme. En effet, la facilité avec laquelle on arrive à expérimenter la force "interne" s'explique par le fait qu'il n'y a pas de tensions musculaires importantes ni de gestes à réaliser
(faire une boucle avec ses doigts, garder le bras droit). Garder cette capacité dans un geste plus intense devient une autre paire de manches. Pour ma part, j'en suis encore très loin et cela nous rappelle que M. Herrigel (voir "Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc") mit deux ans pour arriver à bander son arc en utilisant correctement sa force...
Je me permets ici de retranscrire un passage de ce livre car, même s'il se situe à un tout autre niveau que l'exercice de la boucle avec les doigts, les deux procèdent de la même expérience:
Alors, (le Maître) nous donna pour consigne: "(...) Considérez bien qu'on ne tire pas à l'arc pour fortifier les muscles. Pour tendre la corde, il ne faut pas engager toute la force de votre corps, mais apprendre à laisser vos deux mains exécuter tout le travail, cependant que les muscles des épaules et des bras restent relâchés et paraissent ne prendre aucune part à votre action. C'est seulement lorsque vous serez capables de cela que vous aurez rempli l'une des conditions grâce auxquelles vous banderez l'arc et tirerez en esprit."

Je vous laisse pratiquer ces deux exercices et n'hésitez pas à venir partager vos expériences en laissant des commentaires.

samedi 18 décembre 2010

Aunkai Bujutsu

L'Aunkai Bujutsu est une école de Bujutsu créée par Akuzawa sensei



La démo ci-dessus a le mérite de présenter combien cette méthode développe la capacité de combat et son efficacité. Mais sa singularité ne s'arrête pas là.

L'Aunkai n'enseigne pas des techniques de combat mais exerce le pratiquant à développer une nouvelle perception de son corps et dès lors à en employer tout le potentiel.

Comme l'explique Minoru AKUZAWA lors d'un interview pour Tsubaki Journal (que je vous recommande chaudement de lire): "Pour moi le bujutsu n'est pas un ensemble de techniques mais un état du corps.Une fois les principes intégrés les techniques jaillissent spontanément car le corps est capable de s'adapter instantanément.(...)L'Aunkaï est une méthode de bujutsu tanren. Les exercices que j'enseigne permettent de développer la conscience de son corps, d'en construire l'armature, d'en développer le cœur, l'essence. Ils servent à comprendre l'action subtile des différentes composantes du corps et à s'en servir de la manière la plus efficace."



La méthode Aunkai travaille par étape ainsi que le présente le site officiel: (Il est écrit en anglais ou en japonais; il existe un site francophone mais son contenu est ancien et incomplet.).


1/ Creating foundation
En comprenant et en ressentant les principes dynamiques naturels qui animent le corps à travers une série d'exercices physiques. leur but est d'acquérir une utilisation juste , simple et naturelle du corps en mouvement. Le travail sensibilise le pratiquant à ressentir les tensions inutiles et à les corriger. Il lui permet enfin de découvrir les connexions entre les différentes parties du corps et les axes qui l'articulent afin de mobiliser l'ensemble de la structure du corps dans chaque mouvement et d'en développer tout le potentiel.

Source: site "Guanyuan", dessin Rob John

Pour avoir une idée un peu plus précise de ces exercices, voici une vidéo d'
un des plus complexes:Shintaijiku.


2/ Contact Training
L'étape suivante consiste à recevoir et renvoyer la force d'un partenaire.
Pour cela, les exercices se font à deux et les pratiquants se concentrent sur la perception de la force reçue et la manière dont celle-ci circule au sein de la structure corporelle. Voir la vidéo ci-après:


3/ Sanda
Il s'agit de retrouver les sensations perçues lors des précédents exercices en phase de combat et d'essayer de se débarasser des tensions et réflexes parasites. A terme, le combat amène le corps à agir de manière juste et à pratiquer réellement le jutsu.


La pédagogie de Maître Akuzawa alternent les différents types d'exercices au cours d'une même séance afin de permettre aux apprentis de développer la perception de la structure.


Pratiquer l'Aunkaï

Par l'intermédiaire de M. Tamaki qui oeuvre pour le développement de l'Aunkaï et organise la venue régulière d'Akuzawa senseï en Europe, ce dernier est en train de former des instructeurs en France. Cinq pratiquants ont reçu son habilitation pour donner des cours et la liste devrait s'agrandir. Il devient donc possible de suivre des cours d'Aunkaï et cela le deviendra de plus en plus.
Il y a également la possibilité de participer aux stages que Akuzawa senseï donne lors de ses séjours en Europe. Pour en être informé, le mieux est d'aller régulièrement sur le site de M. Tamaki: Budo no Nayami
.

Pour ceux qui veulent en savoir plus de suite sur l'Aunkai, il existe des DVD créés par Minoru AKUZAWA lui-même. (Le premier DVD est en anglais et japonais mais les suivants ont une traduction en français.)
Mais comme vous aurez pu le comprendre à travers la présentation de cette école, les progrès se font par un développement de la perception interne du corps: sentir les tensions musculaires, les axes de rotation du corps, l'onde d'une force, ... Aussi, il est très difficile, en étant seul, de savoir si le travail effectué va dans le bon sens.
Heureusement, il y a Emmanuel Frère. Professeur dans une école de Penchak Silat, vous pouvez mieux faire la découverte de cet homme passionné dans son blog remarquable (tant par l'esthétique que par le fond) Guanyuan. Doué d'un grand sens pédagogique, M. Frère donne notamment des explications claires sur le travail physiologique qu'apporte l'Aunkai et ses vidéos sont un vrai plus si vous souhaitez faire un premier pas dans les exercices d'Aunkai.


Aunkai Stage inititation avec Emmanuel partie 2/3
envoyé par LadreVert. - Découvrez les dernières vidéos de sport.


Attention, cela ne remplacera pas la pratique en direct avec un professeur mais quand on n'a pas d'autres possibilités de progresser qu'en surfant sur le Net, je vous invite à faire un tour sur cette sélection d'articles et de vidéos de son site.

Belle découverte à tous.


lundi 11 octobre 2010

Mise en pratique du Hara

Une nouvelle rubrique dans "Le Do dans le Karaté": Pratique du Hara.




Bien souvent le Hara relève plus, en Occident, d'un concept abstrait que d'une réalité physique,et perçue comme telle. Cependant, il s'agit bien de le sentir et d'en employer son formidable potentiel dans la pratique du Karaté-do (ou de tout autre art martial). Intégrer le Hara dans sa pratique modifie profondément la façon de pratiquer car il agit sur l'esprit (sensation de détachement, de recul par rapport à la situation) et sur les capacités physiques.

C'est pourquoi Le Do dans le Karaté crée cette nouvelle rubrique qui réunira tous les articles et les exercices susceptibles d'aider le Karatéka à découvrir, ressentir et appliquer le centrage du Hara dans son art.

Aussi incroyables que puissent paraître les images de la vidéo ci-dessus, elles montrent bien les effets spectaculaires qu'un centrage de l'esprit sur le Hara peut apporter.
Néanmoins, vous pouvez trouver sur le Net un nombre conséquent de vidéos présentant les possibilités les plus extraordinaires qui soient à propos du Hara et du Ki. Sans juger du bien fondé de ces vidéos, mais restant sceptique sur le crédit de certaines, je ne présenterai dans le blog que des vidéos dont j'ai pu valider les démonstrations, soit pour les avoir testées, soit pour les avoir étudiées en stage.
Il en est ainsi pour celles exposées dans cette vidéo qui non seulement présente des exercices pour découvrir le centrage sur le Hara mais offre également en conclusion de chaque démonstration la mise en pratique directe de cette maîtrise dans la neutralisation d'adversaires.
Je reviendrai dans de prochains articles sur les exercices de cette vidéo en présentant dans le détail la manière de les pratiquer et en en proposant également d'autres utilisations pratiques.

dimanche 10 octobre 2010

Exercer le Hara



Dans son livre "Exercices initiatiques dans la psychothérapie", K. G. Duckheim propose des exercices afin de sentir le hara et d'en découvrir les potentiels à travers une série d'exercices. Voici ci-après ce qu'il propose pour recentrer son énergie et sa conscience dans le hara:
" L'exercice fondamental destiné à rétablir le centre de gravité qui convient comporte quatre phases:
1. il faut d'abord laisser tomber les épaules au début de l'expiration;
2. s'ancrer dans le bassin à la fin de l'expiration.(...)
3. laisser sortir légèrement le bas-ventre.Cela ne veut pas dire faire le gros ventre, mais signifie simplement laisser aller le bas-ventre;
4. placer un peu de force dans la région située au-dessous du nombril. Pour parvenir à ce résultat, le débutant s'exerce à enfoncer son poing dans le ventre au-dessous de l'ombilic et à l'ôter brusquement. On doit sentir la grande force qui s'y trouve.(...)
La force qui se concentre là, au-dessous de l'ombilic, semble bien être autre chose qu'un simple phénomène physique. (...) Les Japonais appellent "Ki", cette force centrée dans le Hara."

Voici donc un premier exercice pour découvrir et mieux percevoir le Hara. A mon sens, cet exercice est encore plus sensible lorsqu'on maîtrise la respiration diaphragmatique et que l'on peut visualiser une respiration par en-bas qui permet de bien sentir l'énergie de l'inspir se concentrer sous le nombril.

Bonne pratique

jeudi 19 août 2010

La boutique du Do dans le Karaté


Une boutique est à présent disponible tout en bas du blog pour permettre à ceux qui souhaitent commander les références proposées et qui n'ont pas forcément la possibilité de pouvoir les acheter près de chez eux.
J'essaierai de mettre, autant que possible, toutes les références en ligne.

samedi 17 juillet 2010

Karfried G. DURCKHEIM : Le centre de l'être


Karlfried Graf Durckheim est un des derniers grands maîtres spirituels occidentaux du XXème siècle. Il incarne aussi une rencontre entre les spiritualités orientale et occidentale.

Né en 1896 à Munich, il suit des études en psychologie et en philosophie et devient professeur en université. En 1938, il est envoyé au Japon. Il y séjourne durant 7 années au cours desquelles il découvre le Budo (Il pratique le Kyudo.). De retour en Allemagne en 1948, il crée un centre en Forêt Noire où il développe la Personale Leibtherapie, une approche psychothérapeutique qui s'appuie sur l'éveil spirituel comme base de la sérénité et du développement de l'individu : "Qu'est-ce que la voie initiatique? C'est toujours l'effort de l'homme pour se débarrasser d'un voile qui l'empêche de voir et de sentir sa vérité authentique, sa vérité essentielle."


Karlfried Durckheim intègre une grande part des principes spirituels orientaux et particulièrement ceux du bouddhisme zen.
La Personale Leibterapie repose sur une conception de la vie d'où émergent des principes et des concepts qui sont présentés ci-après (à partir d'extraits du recueil Le Centre de l'Être) car ils trouvent une résonance particulière pour tous ceux qui pratiquent un art du Budo.

De fait, ces concepts sont susceptibles d’aider à mieux définir et mieux sentir le travail de recherche que mène tout Budoka.


Être essentiel / être conditionné:


"Comme C. G. Jung, Graf Durckheim dit que la faim et la soif de transcendance ne sont pas imposées à l’homme de l’extérieur, par des systèmes religieux, mais qu’elles s’originent dans l’homme lui-même, dans ce qu’il appelle son Etre essentiel."


"L’Être essentiel est au-delà de toutes les conditions. C’est le noyau qui, en chacun de nous, représente la façon dont l’Être universel voudrait se manifester de façon individuel dans l’existence. Il se voit en opposition avec le moi existentiel conditionné. Cette tension entre ces deux pôles est le problème central de l’homme."


L’autre jour, je demande encore à un maître zen qui vient me voir : « Qu’est-ce que l’état de satori ? » Et voilà qu’il me répond : « Le satori, mais c’est l’état naturel de l’homme ! » L’état de satori, c’est donc l’homme tel qu’il est conçu, et l’enfermement dans la seule conscience objectivante est une déviation de cet état naturel.


Le problème qui se pose à l’homme actuel est de devenir perméable afin de se laisser toucher par ce noyau essentiel.

La question qui se pose est de savoir comment ouvrir l’homme à la possibilité de goûter ce qui est au-delà de sa conscience naturelle.


La relation corps/esprit (développer l’unité entre le corps et l’esprit)


Il nous faut distinguer clairement le corps qu’on « a » et le corps qu’on « est ». Le corps qu’on « est », c’est l’ensemble des gestes par lesquels nous nous exprimons et nous réalisons. Le corps, c’est la personne, en tant qu’être qui vit. La personne vivante est au-delà des opposés corps et âme. Si vous vous effrayez, qui s’effraie ? Le corps ? L’âme ? Vos pensées s’arrêtent, le corps se crispe, mais c’est la personne qui s’effraie et s’exprime sur deux plans : le plan de ce qu’elle sent et sa façon d’être là. Nous pouvons désormais remplacer le mot corps par les mots façon d’être là, dans la visibilité, dans le temps et dans l’espace.


Ainsi donc, jusqu’au bout vous restez celui qui en Occident souligne sans doute le plus que le chemin initiatique passe par un travail sur le corps ?

Oui, parce que l’homme est son corps ! On me demande encore parfois si l’expérience mystique est une expérience spirituelle ou corporelle. Cette distinction n’a pas de sens. Dans une telle expérience, je suis touché d’une certaine façon. Dans une expérience mystique c’est la personne entière qui est touchée.


Chacun de nous, en tant que personne, s’exprime et se réalise dans ce qu’il éprouve et dans sa façon d’être là. Et le corps, c’est la façon dont je m’éprouve et ma façon d’être là. C’est dans cet ensemble de gestes que nous sommes, en tant qu’êtres vivants sur terre, que se réalise l’Être essentiel sous les conditions du temps et de l’espace.


L’éveil spirituel s’accomplit par des exercices


Ce qui m’a particulièrement intéressé, c’est que le zen est une religiosité qui n’est pas basée sur une foi, dans le sens que nous donnons à ce mot en Occident, ni sur des croyances, mais sur une expérience.


Ce qui m’a également beaucoup intéressé, c’est que le zen propose des exercices. Chaque exercice représentant l’effort de mettre en place ce qui permet et favorise la manifestation de ce que les bouddhistes appellent notre vraie nature et que j’appelle notre Être essentiel.

Enfin ce qui m’a étonné, c’est que les activités de la vie quotidienne peuvent devenir exercice sur le chemin.

En ce sens, l’atmosphère du zen n’est pas douce. L’homme du zen lutte dans cette vie. Il n’est pas un contemplatif passif.


Et c’est ainsi que je découvris que dans le zen il y a une façon de s’approcher de la vérité intérieure à travers la pratique d’un exercice corporel, physique, qui tout en ayant l’apparence d’un sport n’en est pas un. Cela m’a beaucoup intéressé qu’un exercice comme le tir à l’arc représente la chance d’un développement de l’homme sur le plan intérieur.


En restant en contact avec ce bois, une demi-heure, parfois une heure, je me suis rendu compte que la profondeur d’une qualité conduit à la qualité de la profondeur.


Rappelez-vous que le geste simple, sans cesse répété, transforme la personne qui le fait. Ce qui importe est le geste juste, le geste pur.


La méditation comme exercice de développement


La respiration n’est pas un instrument qui permet de prendre l’air ! Il s’agit plus de ce mouvement dans lequel l’homme s’ouvre et se referme ; se donne et se retrouve. (…) C’est l’homme qui prend conscience de lui-même à travers sa façon d’être là, sa façon de respirer.


Dans l’ensemble des tâches qu’il nous faut entreprendre pour reconnaître notre Être essentiel, il y a au centre de notre travail la méditation et les activités méditatives.
Le mot méditation ne vient pas de meditare mais de meditari. C’est-à-dire qu’il y a quelque chose qui nous fait marcher vers le centre.

Dès qu’on parle de la méditation en tant qu’exercice, on va se rendre compte qu’elle ne se fait pas dans la tête mais qu’elle concerne l’homme entier. Pour cette prise de conscience de l’homme entier, il faut prendre conscience du corps. Et la transformation que cherche la méditation concerne le corps tout autant que l’esprit humain.


Le Hara comme centre de l’être


Le Hara ! J’ai l’impression que mon livre qui a pour sujet ce que les Japonais appellent Hara est un cadeau pour l’homme d’Occident. Qu’est-ce qui manque le plus à l’homme actuel. C’est le calme intérieur, la sérénité et la joie de vivre. Ces trois qualités ont leur source dans le tréfonds de notre être, dans le Hara, qui n’est pas le privilège des Japonais.


Que ce soit dans l’art floral, le tir à l’arc, l’épée, la danse, le chant ou l’écriture, lorsque vous demandez aux maîtres de ces arts différents quel est le sens de leur travail, ils vont vous expliquer toutes sortes de choses pour vous dire finalement que tout ce qu’ils viennent de dire n’est pas très intéressant parce qu’il n’y a qu’une seule chose qui soit importante : le Hara ! De ce point de vue, le tir à l’arc, préparer le thé, se battre à l’épée, c’est la même chose. La même chose par rapport au même but qui est l’expérience de se situer ailleurs que dans le moi et de gagner ainsi une certaine indépendance et une certaine liberté.

vendredi 9 juillet 2010

Interview de M. Franck LEGER





M. Franck Léger est le créateur du Mawashi-Ryu Karaté-Do, l'art du Hara et de Mawashi-Kamae . Le Do dans le Karaté vous a déjà présenté son site ici et les richesses qu'il contient. M. Léger est une personne très accessible, toujours disponible pour vous rencontrer ou répondre à vos questions. Alors nous en avons profité pour lui en poser quelques-unes.

Le Do dans le Karaté:
M. Léger, vous vous présentez comme un chercheur en karaté. Qu'entendez-vous par "chercheur"?

F.L.: Chaque karatéka essaie de varier un geste, de sentir un mouvement autrement... Beaucoup de pratiquants ont senti qu’un mouvement particulier passe mieux en utilisant une courbe ou comment utiliser leur ventre sur une technique particulière mais ils n’ont pas cherché plus loin dans la majorité des cas.

Un chercheur, dans le sens que je donne à ce terme, a une approche systématique. Cela signifie qu'il suit une méthodologie précise (et si possible exhaustive) qui, dans mon cas, s'applique en deux temps.
En premier lieu, il y a un travail d'analyse systématique portant sur tous les aspects du karaté,
tout d'abord au travers du Bunkai de 15 kata, ce qui implique l'étude de la stratégie et de la tactique. Cette phase de recherche peut amener à remettre en cause la technique si nécessaire, dans le but de l'améliorer (pourquoi telle posture, tel geste ou tel enchaînement doit-il se faire de telle manière. Qu'est-ce qui va le rendre plus rapide, puissant, efficace ?...).
C'est un travail de fond essentiel car à force de s'interroger sur le moindre aspect des kata on en dégage des "clés" (principes) qui quelque fois se dissimule dans un autre kata que celui dont on étudie le bunkai (c'est pour cela que l'on doit étudier plusieurs kata simultanément). On se dirige alors vers ce qui unit telle technique à telle autre ou tel enchaînement à la tactique ou à la stratégie...

Ensuite, débute la deuxième partie du travail. Le chercheur doit étudier comment ce qu’il a trouvé au travers de cette première phase d’étude s'applique pour chaque techniques et dans les tous les aspects des kata. A la fois pour valider ce qu'il a dégagé de la première phase et également pour faire émerger de nouveaux principes fondamentaux qui se retrouvent et s'expriment dans l'ensemble des dimensions du karaté.
Voilà le sens que revêt pour moi le terme de "chercheur" et c'est le fruit de ce travail que je présente dans le Mawashi-Do.

Le Do dans le Karaté:
Un des apports que présente le Mawashi-Do est "Mawashi-Kamae" ou la garde dynamique. Comment avez-vous découvert cette garde? Et pourquoi vous semble-t-elle si primordiale?

F.L.: C'est en étudiant les kata, et en particulier les pivots, que la garde dynamique m'est apparue comme l'élément indispensable à une technique efficace et réaliste.
Dans Heian Shodan, par exemple, il faut se retourner de 180° dans le premier pivot, pour enchaîner avec gedan-barai, mais vous n'êtes pas sensé savoir ce qui va suivre (quel adversaire va attaquer, sous quel angle, avec quelle technique…). Il faut donc à la fois comprendre l’utilisation particulière de ce pivot et trouver le moyen de le faire sans préparer une technique spécifique tout en pouvant réagir face à l’attaque finale. Sachant que l'essence même du kata est de préparer au combat en acquérant les bons automatismes et les bons principes...
Mes réflexions m'avaient amené à m'interroger sur le travail en ligne brisée que l'on apprend généralement lorsque l’on débute (par ligne brisée, j'entends que les gestes (techniques) enseignés utilisent plusieurs courbes successives séparées par des points d'arrêt (par exemple pour gedan-barai, on monte le poing au niveau de la joue où l’on exerce une force pour arrêter le poing puis une autre pour le relancer en sens inverse. Cela ralentit la technique et implique des pertes d’énergie inutiles). J’en avais conclu que pour aller plus vite il faut supprimer ces points d'arrêt ce qui débouche sur l’utilisation de courbes comme la base la mieux adaptée à toute technique.

A partir de là, la question qui se pose est « comment généraliser ce principe et également l’améliorer ». Je me suis alors rendu compte que, pour être encore plus rapide, bénéficier d’une « vitesse initiale » était la meilleure solution.
En analysant les divers pivots et les diverses manières de me retourner j’ai ressenti une coordination particulière qui a débouché sur ce que j’ai défini comme pouvant être une garde dynamique, Mawashi-Kamae.
Je précise que l’utilisation des courbes et de Mawashi-Kamae ne modifie pas les techniques enseignées par les maîtres. En effet, ceux-ci nous montrent comment se fait chaque technique de son point de départ à son point d'arrivée (ce qui ne change absolument pas en utilisant Mawashi-Kamae), mais ne donne pas d'indications particulières sur la manière d’amener le membre au point de départ d'une technique. Et c'est là qu'intervient Mawashi-Kamae.



Le Do dans le Karaté:
Avez-vous pratiqué avec des maîtres japonais?


F.L.: Non. J'ai pu en rencontrer occasionnellement mais je n'ai pas reçu d'enseignement au sein d'une école ou auprès d'un maître.

Le Do dans le Karaté:
Avez-vous pratiqué d'autres arts martiaux?

F.L.: Pas vraiment, j'ai suivi un cours d'Aïkido et fait un peu de Judo dans ma jeunesse. Ensuite je me suis passionné pour le Karate. Plus tard, j'ai eu l’occasion de voir ce que donnerait Mawashi-Kamae dans la grande forme en Taï-chi. Mais je n'ai pas pu continuer bien que le Taï-Chi soit particulièrement intéressant. Cependant on ne peut se passionner pour plusieurs arts martiaux simultanément. La vie m'a apporté le Mawashi-Do...

Le Do dans le Karaté:
Dans quelle mesure le Mawashi-Do peut-il aider un karatéka, quel que soit le style ou l'école à laquelle il appartient?

F.L.: Le Mawashi-Do a pour objectif d'expliquer des principes fondamentaux du karaté. Pour les faire comprendre et les maîtriser, il propose des outils pour maîtriser le travail du ventre, la respiration et atteindre un haut niveau de coordination. Il détaille également des principes pédagogiques. Il s'adresse autant à des professeurs, qui souhaitent les inclure dans leurs cours, qu'à des élèves. Tout pratiquant se retrouve à un moment donné confronté à un de ces principes de base. Par exemple, quel que soit votre style, la bonne maîtrise de la respiration est un point qu'il vous faudra aborder, de même pour le travail du ventre. D'une école à une autre, des techniques ou des principes se retrouvent; le Mawashi-Do propose une approche dynamique dans laquelle chaque technique ou principe peut s'intégrer.
Comme je le dis dans la page d'accueil de mon site : "Il ne s'agit pas d'un nouveau style, c'est plutôt le complément pédagogique permettant aussi bien au professeur qu'à l'élève d'organiser cours et entraînement en solitaire."
J'espère que chacun pourra y trouver de quoi s'entraîner, expérimenter et au bout s'épanouir dans la pratique du karaté.

dimanche 13 juin 2010

Tsubaki Journal : Le journal des arts martiaux et de la culture asiatique

Tsubaki ou camélia japonica


S'il est un site où toute personne désireuse de pratiquer la Voie à travers un art martial se ressourcera, il s'agit de Tsubaki Journal.
Ici pas de querelle sur l'art martial, l'école ou le style le plus efficace, le plus réaliste etc...Ce sont tous les arts du Budo qui y sont accueillis et chacun y est considéré comme un témoignage singulier de cette quête indicible qu'est la Voie. Humilité et sérieux, ouverture d'esprit et respect sont les maîtres mots de ce site.

En plus d'articles de fond très intéressants comme les explications sur les différents niveaux de signification du kanji "do"; Tsubaki journal est une mine d'or concernant les maîtres japonais contemporains.

Là où la plupart des forums se crêpent le chignon sur la spiritualité, ici la question n'est pas de mise; la présence des maîtres se suffit à elle-même. Je vous conseille par exemple l'entretien avec Hino Sensei où les photos tout autant que les réponses captent par la présence du maître.
En visitant ce site, vous basculerez vraisemblablement sur un second: Budo no Nayami (dont le second titre est "Interrogations et réflexions sur la pratique martiale, le Japon...") . Cette fois-ci, il s'agit du site personnel de M. Léo Tamaki, concepteur du site "Tsubaki Journal". Les sujets y sont plus personnels et disparates: vous y trouverez par exemple les coups de coeur musicaux ou cinématographiques de M. Tamaki. Mais surtout vous y débusquerez des compléments aux articles et interviews de Tsubaki Journal. Et vous allez vous régaler avec par exemple cet article sur la marche traditionnelle japonaise dite marche de Namba. En parcourant ces deux sites, on découvre que le Budo est une réalité toujours vivante et concrète dans le Japon d'aujourd'hui, portée par des maîtres contemporains et accessibles. Et cerise sur le gâteau, il se trouve en France une personne qui les connaît, les fait venir et nous permet de nous initier à cette tradition via les stages ou, pour le moins, les deux sites susnommés.
Bonne visite à vous tous.

mercredi 7 avril 2010

Deux exercices très simples pour acquérir une respiration diaphragmatique

La respiration diaphragmatique est aussi naturelle que difficile à retrouver une fois qu'on a pris l'habitude de respirer avec de mauvais réflexes (liés au stress, à la fatigue, aux mauvaises postures,...). Alors voici deux exercices simplissimes qui vous permettront de redécouvrir la respiration diaphragmatique et les sensations physiques qui l'accompagnent.

Exercice 1

Cet exercice est tiré d'un livre sur le Tai Chi Chuan: "Relaxation, sérénité, équilibre. Sur les traces du tai ki tchuan" Dominique de Wespin, Verviers, Marabout, 1975


S'étendre au pied du lit. Poser les jambes à partir du genou, sur le lit. Respirer passivement en se contentant d'observer la respiration. Celle-ci descendra petit à petit à l'abdomen.


Exercice 2

C'est un exercice que je pratique en cours de théâtre et qui, comme le précédent, donne de bons résultats.

Debout, position hachiji dachi; le bassin en rétroversion. Rentrer les épaules devant soi, étendre les bras en les croisant et poser les paumes des mains l'une contre l'autre (en retournant les paumes). Sentir les bras reposer sur les côtes flottantes. Dans cette position qui contraint toute la cage thoracique et libère le ventre, respirer en surveillant qu'aucune partie du thorax ne bouge. Pour que l'exercice soit correctement exécuté, la personne qui le pratique devra trouver une respiration qui ne mobilise que le bas de l'abdomen: elle redécouvre sa respiration diaphragmatique.



Bon travail

samedi 20 mars 2010

Karatédo et respiration


Comme l'ont abordé déjà plusieurs articles, la respiration est une clé essentielle du travail du karatéka. Elle entre en jeu dans le métabolisme, la décontraction musculaire, le relâchement émotionnel, le lâcher-prise psychique, la connexion au hara, la mobilisation du ki et la méditation.

La respiration est donc la base fondatrice pour une bonne pratique du karaté-do. Retrouver sa respiration naturelle (où le diaphragme (17) en est l'élément moteur) est donc une première étape dans ce travail.

A ce titre, une bonne connaissance du mécanisme respiratoire peut être un premier pas pour une meilleure perception de sa propre respiration. Aussi, je vous invite à lire le dossier sur le site de M. Gastambide, somatothérapeute, qui vous présentera de manière simple et juste (Les informations sur la respiration disponibles sur le Net sont souvent erronées!...) le mécanisme physiologique de la respiration, le lien entre traumatisme psychologique et blocages respiratoires, l'influence de la respiration sur le métabolisme et le psychisme.

Si ce n'est déjà fait, aller voir également la série d'exercices qui vous sont proposés dans la rubrique Exercice de respiration au sein de ce blog, et qui sont repris de techniques employées dans le chant ou le théâtre.

De manière générale toutes les techniques de relaxation travaillent sur la perception et la maîtrise de la respiration "naturelle" comme la sophrologie dont une bonne partie des exercices lie la respiration avec la conscience en tant que "connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur"(Caycedo)(Pour en savoir plus, car on voit bien dans la définition que Caycedo donne de la conscience un état proche de la recherche en budo, voici un site de sophrologie qui présente clairement la démarche). Il existe d'autres pratiques comme le rebirth (thérapie psychocorporelle) ou, bien sûr, le yoga.

Toutes les pratiques qui permettent de maîtriser la respiration diaphragmatique sont les bienvenues et si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à nous les faire connaître en commentaires.

dimanche 31 janvier 2010

Qu'est-ce que le hara?

Le hara (appelé également tanden ou seika tanden) est une zone du corps situé sous le nombril qui s'inscrit dans une conception taoïste de l'organisme humain (dont découlent les médecines chinoise et japonaise traditionnelles).
Physiologiquement, il correspond au centre de gravité du corps humain.


Le vocable "tan den" vient du chinois "dan tien" qui signifie"champ de cinabre". "Ce terme désigne dans le taoïsme, certains lieux du corps, sièges de transformations, de mutations. Le cinabre, ou sulfure de mercure,sous la forme de pierre rouge, est en alchimie chinoise la matière première de la pierre philosophale. En d'autres termes, le cinabre est le matériau de base de l'élaboration de l'or en alchimie externe, de la drogue d'immortalité en alchimie intérieure." *

Les "champs de cinabre" sont au nombre de trois: le champs de cinabre inférieur (le hara), le médian (situé au niveau du plexus solaire) et le supérieur (localisé dans la tête) (Voir le croquis ci-dessus).

L'alchimie intérieure est une pratique du Taoïsme qui, par des exercices du corps, de méditation et de respiration engage le pratiquant dans un cheminement initiatique qui s'articule autour des trois champs de cinabre:

"Dans l'alchimie intérieure à partir des Song, les champs de cinabre sont avant tout les lieux de transformation de l''essence, du souffle et de l'énergie spirituelle: ce sont trois régions du corps autour desquelles sont concentrées les trois étapes du travail psychophysiologique." *

En médecine traditionnelle, le hara est une zone essentielle par laquelle passent l'ensemble des méridiens régulant l'énergie vitale (Ki) dans l'organisme. Ainsi, dans le Shiatsu (technique de régulation du Ki par le toucher des doigts), il existe une spécialisation qui ne s'attache qu'au massage du Hara, l'Ampuku.

Dans les arts martiaux, le hara représente le centre à partir duquel toute technique naît. Une juste utilisation de celui-ci assure la coordination, la vitesse et l'efficience de la technique. De fait, pratiquer un art martial revient également à exercer le hara. Or, ce dernier étant un centre de l'équilibre énergétique de l'organisme et de la quête spirituelle, les arts martiaux vont prendre dans la tradition taoïste une dimension sanitaire et spirituelle (voire religieuse) en plus de sa dimension guerrière.

La perception du Hara passe par des exercices de respiration, de visualisation et des exercices de coordination physique. En se concentrant sur le hara, sa perception permet de canaliser l'esprit et de libérer les réflexes.

*Extraits du livre
"Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" de Catherine Despeux, Editions des Deux Océans

dimanche 3 janvier 2010

Traité d'alchimie et de physiologie taoïste


Avertissement:
Le livre présenté ci-après décrit une forme de pratique du Tao qui se rattache à la notion d'"alchimie intérieure". Afin de définir cette notion, je vous fais part de celle du Dr Michel Heller, docteur en Psychologie, qui dans le chapitre consacré au Tao dans son livre "Psychothérapies corporelles" explique utiliser "le terme d'alchimie dans son sens large pour désigner un processus qui cherche à améliorer les dynamiques de l'énergie vitale dans un corps, et à transformer un organisme humain". L'alchimie intérieure est une approche du Tao. Celui-ci peut être abordé également à travers la réflexion philosophique, la gymnastique thérapeutique, les techniques martiales, etc...



Le Tao pour vous, c'est du chinois? Catherine Despeux est là pour vous le traduire!

Son livre, "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" est une présentation et une traduction intégrale d'un livre écrit par Zhao Bichen, un maître taoïste du début du XXème siècle: "Explications claires sur la physiologie et l'hygiène".

Le livre est composé de deux parties:

L'introduction
Le terme est modeste car cette partie représente la moitié du livre et est aussi essentielle pour le néophyte que la suite. C'est un guide remarquable pour nous faire découvrir les notions de base du Tao dans un langage qui soit clair et accessible.

Le Tao s'est développé en Chine à travers une myriade d'écoles qui ont toutes en commun un goût pour la description poétique des phénomènes de ce monde et qui rend leurs explications gracieusement ésotériques. Claire Despeux, avec un sens pédagogique simple et direct éclaire le propos et la philosophie qui y est induite. C'est ainsi que vous découvrirez de quoi il en retourne lorsque l'onparle de "Passe du Destin restauré", "de poser les fondations en cent jours" ou de relier "le pont des pies inférieur" et "le pont des pies supérieur".

La traduction
" Moi, aujourd'hui, j''affronterai le châtiment céleste et j'exposerai clairement les procédés concernant l'essence, le souffle et l'énergie spirituelle. Je les exposerai, les commenterai et en ferai un livre".
C'est en effet la démarche que Zhao Bichen réalise dans son traité où méthodiquement il présente étape par étape les techniques initiatiques enseignés
jusque là oralement et permettant au pratiquant de s'unir au Tao et de viser l'immortalité. Le programme est ambitieux mais au-delà du challenge spirituel, son traité donne une approche globale de la vision taoïste du corps humain et de la manière dont des exercices de respiration, de concentration et autres vont agir sur les éléments de cet organisme pour avancer dans l'initiation. C'est ainsi qu'on apprend comment faire circuler le Chi dans la petite et la grande révolution céleste et éveiller certains méridiens. On y découvre également les notions de souffle extérieur et intérieur. L'initiation comprend trois grandes étapes, chacune attachée à un champs de cinabre (inférieur puis médian puis supérieur), et décrites ainsi:
"Il convient de retourner le cinabre puis de sublimer le corps, le corps étant sublimé de sublimer le souffle, le souffle étant sublimé de sublimer l'énergie spirituelle et ainsi de s'unir au Tao."

Bref, pour tout savoir ou presque sur l'alchimie taoïste, je vous recommande cette lecture dont voici déjà un aperçu.